Un hiver au soleil dans l'Algarve
On vous souhaite tout plein de bonnes choses pour 2016 !
Pour nous cette année restera celle du départ, la première ligne droite après un virage, des kilomètres, des rencontres et des paysages. Déjà quelques mois au Portugal et toujours la même sensation contradictoire, étrange et familière de reconnaître sans tout comprendre. Il faudrait peut-être rester davantage, ne pas écouter l’appel de la route qui nous tire régulièrement la manche et nous dit « on y va ! »
Nous découvrons donc depuis peu le sud du Portugal. C’est littéralement un autre pays, une côte touristique, la destination privilégiée des Portugais du nord en été et des retraités camping-caristes full options du nord de l’Europe en ce moment! C’est la douceur de l’hiver, les écarts de température entre des matins frisquets et des journées printanières. Plus dans les terres, les villages se suivent et ne se ressemblent pas. Ici, on ressent une saudade pesante ; là, ça vit, ça tchatche ; et nous, on traverse plus ou moins vite…
Après plusieurs sauts de puces de villes en villages nous plantons le camp à 3 km de la mer dans un village aux maisons blanches et bleues. Déjà une semaine à Castro Marim, petit village proche de la frontière espagnole. On devait n’y rester que 2 jours, mais les gens, les lieux et le climat nous ont conquis ; on a choisi de prolonger le séjour et de profiter de la bibliothèque pour travailler. On le sait, le nomadisme c’est aussi savoir rester immobile, le temps de comprendre ce qui se passe autour de nous, de recharger nos batteries (pas seulement celles du car) jusqu’au moment de sentir l’appel du départ. En attendant on profite du bar d’Eduardo, toujours ouvert pour qui veut se mesurer aux fléchettes ! Encore un endroit où le bistrot permet le lien social. Les clients sont là, vieux, jeunes, ils regardent, jouent, boivent un verre, un café ou même rien. Ça entre et sort, ça parle fort, ça rit, c’est simple.
Demain nous sommes invités à aller voir les colombophiles et leurs pigeonniers bariolés et bricolés le long de la route. On les avaient repérées en passant sans penser s’y rendre, encore moins y être incités. Cette perspective nous replonge immédiatement dans la Trilogie de Gomes, particulièrement l’épisode où on se retrouve en totale immersion avec ces hommes passionnés de chants d’oiseaux. Une passion exclusivement masculine, nous dit-on, mais davantage liée au lâcher de pigeons, à la voltige et aux figures synchronisées et colorées…
La nuit est tombée depuis quelques heures, nous rentrons au car. Ce soir il faudra charger l’appareil photo, ressortir les chaussures de marche et prévoir de bien se couvrir pour décoller au plus tôt demain et se donner toutes les chances de faire des images. Nous sommes impatients…
Après demain, on a prévu de reprendre la route. On remonte le long du Río Guadiana, frontière naturelle avec l’Espagne, pour regagner progressivement le centre du pays puis la capitale début février si d’autres lieux ne nous retiennent pas d’ici là… Mais ça, c’est une prochaine histoire!