Stationnement du bus
Nous reprenons la route en direction de Salamanque. La ville est grande, cossue et inadaptée pour le car ; s'installer en périphérie nous apparaît très vite sans intérêt. Nous filons toujours plus bas, hésitons à tester Sancti Spiritus mais éblouis par le soleil, nous manquons malencontreusement la sortie! Et c'est à Ciudad Rodrigo que nous faisons étape.
Le coeur de la ville s'avère plutôt touristique. Nous garons le car dans un quartier excentré, mais plus vivant, près de la rivière. Les grands-mères, toutes de noir vêtues, regardent le soleil se coucher sur les petites places typiquement espagnoles, tandis que les grands-pères se retrouvent au bistrot.
On nous alerte sur le risque de verbalisation ; malgré les nombreuses places de stationnement, la Guardia Civil sévit soi-disant pour les poids lourds dans le quartier.
Donc nous reprenons le car - il fait déjà nuit - et cherchons un endroit où faire demi-tour. Il faut attendre plusieurs kilomètres et un village perdu dans la montagne... Un petit monsieur sort de chez lui et, comprenant qu'on est perdus, nous propose gentiment de rester passer la nuit devant sa maison. Après quelques manoeuvres dans les rues étroites, le car a enfin pris place et nous descendons, soulagés, discuter avec le petit monsieur et sa femme. Comme lui, son regard brille de bienveillance. On se dit "à demain"!
Immédiatement, les voisins d'en face, restés planqués derrière leur fenêtre depuis le début, viennent vers nous. Lui, agressif, nous intime l'ordre de partir parce que la police passe très souvent et qu'on ne peut donc pas rester ici! On comprend très vite que si elle ne vient pas de son propre chef, ils se feront un plaisir de l'avertir. Alors on repart...
Ainsi soit-il! Puisqu'on a un car, on décide de retourner se garer sur les emplacements pour les cars au coeur de la ville! Il n'y a que le nôtre à cette heure-ci, et ça marche!