O Natal no Alentejo
On a enfin passé le Tage pour partir à la découverte de l’Alentejo!
C’est une étape qui dit des choses. Depuis l’arrivée dans le pays, il y avait cette limite, Lisbonne, au-delà de laquelle nous ne connaissons rien, sauf peut-être par les bribes de conversations des portugais nous encourageant à visiter cette région présentée comme “véritablement portugaise”. Un âge d’or du pays qui semblerait plus évident ici? Nous sommes déjà totalement sous le charme de ces récits, et nous avons hâte de découvrir par nous-mêmes!
Il est vrai que ces trois premiers mois, nous les avions passés à sillonner les mêmes routes et à revenir dans les lieux. Cette phase nous a permis de nouer des amitiés et de débuter avec la langue portugaise. Nous voilà désormais prêts à rouler de nos propres ailes, à la rencontre d’autres paysages et d’autres personnes.
Ambassadeurs de notre projet, on apprend désormais le métier de VRP auprès des câmaras municipais et juntas de freguesias (sortes de communautés de communes), et malgré nos maladresses linguistiques, le contact direct fonctionne bien mieux que les mails ! La première tentative se révèle très encourageante. Nous rencontrons Filipe, programmateur culturel pour la ville de Sesimbra, qui d’emblée retient 3 dates ! Le scénario est souvent le même, on traverse les villages, on se gare tant bien que mal, on repère la mairie et on essaie d’avoir une entrevue avec un responsable culturel… On ressort souvent avec le doute d’avoir bien compris ou celui d’avoir simplement été compris… parfois avec une bonne impression, parfois moins… Reste donc à attendre, c’est un peu comme mettre plusieurs lignes à l’eau en même temps, on ne sait pas quand ni laquelle va mordre. Bref, on est quand même bien contents de tout ça, car on a déjà presque un tiers des dates programmées, et encore trois mois pour trouver les autres. Parallèlement, on continue à chercher des appuis du côté des fondations et autres partenaires possibles. Là aussi, c’est un peu la loterie.
On profite de la pause de Noël à Aljustrel, chouette petite ville au coeur de l’Alentejo, qui nous a séduite immédiatement. Il faut dire que nous arrivons en plein préparatifs de fête et que l’effervescence contraste avec l’ambiance un peu morne de la ville d’avant à seulement 20 km et pourtant plus grande… Dans le bar, épicentre du village, on prépare une grande table. Un peu plus tard viennent s’y asseoir une quinzaine de convives, exclusivement des hommes, autour d’une spécialité : le cochon de lait. Le découpage de la bête et sa présentation ne laisse personne indifférent, petits et grands y vont de leurs commentaires, c’est une affaire sérieuse ! On ose alors sortir la caméra et faire un bout de film. Un homme assis, à la mine joviale, nous propose spontanément de prendre une chaise et de rejoindre la tablée pour gouter un morceau, nous déclinons timidement, ne voulant pas nous imposer. Quelques jours ici devraient donc nous permettre de passer « O Natal » dans un chouette climat de convivialité, avant de retrouver notre ami Stefan à Sagres pour le 31.
Dès le 2 janvier, on repart sur les chapeaux de roue!