Oripeaux
Sonia Gerbeaud & Mathias de Panafieu
France, 2014, Animation, 10’04
Les réalisateurs
Sonia Gerbeaud, née à Annecy en 1984, et Mathias de Panafieu, né à Paris en 1986, se rencontrent aux beaux-arts de Poitiers. Ils y explorent le film d'animation en même temps que l'illustration, la photographie, la sculpture et la sérigraphie.
Une fois leur diplôme en poche, ils partent, sac au dos, user leurs semelles et remplir d'images leur tête et leurs carnets. C'est sur la route que commence l'écriture de leur premier court-métrage et, de retour en France, ils réalisent Oripeaux, un film animé à quatre mains et quelques milliers de dessins.
Le film
Dans un village isolé, une petite fille a pris l’habitude de nourrir des coyotes dont elle se sent plus proche que des villageois bourrus. Ce rituel est la seule chose qui l’intéresse dans une vie qui lui semble ennuyeuse. Mais les hommes s’en aperçoivent vite et mettent violemment un terme à cette relation, sans se douter du soulèvement qui les guette.
Le titre renvoie aux vêtements d’apparat, au faux éclat, au faux clinquant… Et dans ce court-métrage, qu’on ne s’y trompe pas, l’humanité ne se trouve pas là où on l’attend. D’un côté, des hommes ; de l’autre, des loups. Mais ici, la narration renverse le mythe. Les premiers se révèlent redoutables, et les seconds, inoffensifs, victimes des préjugés. Il faut le regard et la détermination d’un enfant pour lever l’injustice, faire tomber les peaux et amener une prise de conscience chez les adultes.
La boîte carrée a aimé cette plongée dans les contes de l’enfance et ses inversions symboliques, et le choix de l’aquarelle qui adoucit le récit et magnifie les coyotes dans une présence anthropomorphique.