Le plein de Super #3 > étape 11
Retour à Proença-a-Nova pour la 3e année consécutive, com muito prazer!
- 27 juillet, Proença-a-Nova, Parque Urbano
- 28 juillet, Sobreira Formosa, devant l'Eglise Matriz
- 29 juillet, Montes da Senhora, Largo da Igreja Matriz
Retour de projection :
C'est toujours un peu troublant de revenir là où d'autres projections ont déjà eu lieu. Une sensation mêlée d'envie, de nostalgie et d'appréhension, comme la recette d'un plat bien apprécié qu'il faudrait rejouer encore. Alors on essaie de faire différemment.
L'histoire ne se rejoue jamais comme on l'attend. Déjà, à peine sortie de l'IP8, dès l'entrée dans la ville, la boîte de vitesse du car venait d'émettre un bruit inhabituel. Après vérification, une bague facilitant la coulisse des rapports venait de casser... Rien de très grave, mais il faudra quand même réparer avant de prendre la route vers la France.
Le car stationné à l'ombre des arbres et l'heure du diner arrivant, nous décidons d'arpenter la ville et bifurquons assez rapidement dans une rue encore inconnue, attirés que nous sommes par la clameur de quelques-uns assis à l'ombre des stores d'un café.
L'endroit, accueillant et vivant, propose aussi de la restauration. Nous découvrons alors une spécialité locale : les Maranhos. Leur histoire est étonnante, "Maranho" tire son origine du mot "marrano" (marrane), qui désignait une personne de confession juive, originaire de la péninsule ibérique. Lors de la Grande Inquisition, beaucoup de Juifs durent se convertir au christianisme pour voir leur vie épargnée. Certains ne se convertissaient bien sûr qu'en façade et continuaient de célébrer les rites de leur religion première dans le plus grand secret. Pour ne pas mettre la puce à l'oreille des dénonciateurs, les Marranes accrochaient des saucisses dans le fumoir, comme le faisaient leurs voisins catholiques. Mais, contrairement aux charcuteries du voisinage, celles des Marranes ne contenaient pas de porc, mais plutôt de la chèvre, de l'agneau, voire du poulet, assaisonnés avec les mêmes condiments que le chorizo de porc. Ainsi naquirent les succulents maranhos, qui continuent d'être un mets des plus appréciés dans la région de la Beira Baixa (Proença-a-Nova, Sertã).
Dès le lendemain, nous cherchons une solution pour réparer le car. Le cafetier de la veille nous conseille un garagiste qu'il connait bien. Ne parvenant pas à le joindre par téléphone, il se rend immédiatement chez lui et en moins d'une heure nous avons un diagnostic précis : le car sera réparé lundi matin, la pièce usée, évidemment introuvable, sera tout simplement refabriquée chez un tourneur-fraiseur et remontée ensuite! "Plus solide que l'originale", nous garantit l'homme aussi professionnel que souriant.
Rassurés et confiants, nous pouvons nous concentrer sur l'installation de la projection du soir. Malheureusement, un vent froid venant du nord décourage visiblement les spectateurs et nous démarrons la séance avec une petite jauge.
Le lendemain, nous prenons la route qui serpente vers les hauteurs de Sobreiro Formosa. Là, le vent absent, nous faisons le plein de curieux, mais aussi d'habitués qui nous saluent et prennent place bien avant le début de la séance. Certains assistent aux projections du plein de Super pour la troisième fois!
La nuit passée sur place, nous continuons la route, toujours plus haut, en direction de Montes Da Senhora, village tout en long où nous installons le car depuis trois saisons directement sur la route qui cercle l'église, au pied d'un olivier cinq fois centenaire! Ici aussi la météo est avec nous et nous enregistrons un record d'affluence devant l'écran du plein de Super.
Lundi matin arrive et le scénario du garagiste se déroule comme prévu. Dès 14h nous pouvons partir. C'est le départ et la fin du périple portugais. Cap vers l'Espagne, puis la France. Le Magic-bus file sa route, le passage des vitesses n'a jamais été aussi aisé! Alors merci, merci et merci aussi à Yann, Babeth, Anne-lise et Cédric qui ont donné leur temps et leur énergie sur ces dates! A très vite Portugal!